Salut à tous,
Pour le premier article de mon blog, j’ai décidé de faire une critique du dernier film de Del Toro : La forme de l’eau. Pour ceux qui me connaissent déjà, vous savez sans doute que je suis un fan inconditionnel de Guillermo del Toro. J’attendais donc avec impatience ce nouveau film que j’ai eu l’occasion de voir un certain temps avant sa sortie en France.
RESUME
Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres…
CRITIQUE
Subtil mélange entre La créature du lagon noir et Amélie Poulain dans un contexte de guerre froide aux Etats-Unis, La forme de l’eau présente une romance transgressive qui semble satisfaire bon nombre de critiques et de spectateurs. Guillermo Del Toro a-t-il donc créé une romance se démarquant par son originalité ? Est-ce son plus grand chef d’œuvre ? En ce qui me concerne je ne suis plutôt perplexe face à l’admiration que suscite ce film.
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Le style de Del Toro reconnaissable…
Visuellement, ce film a d’indéniables qualités. On reconnait sans peine le style de Del Toro. La lumière sombres et les couleurs froides comme le vert et le bleu mettent en valeur le côté sombre, négatif et étouffant du labo. Il y a eu un énorme travail sur la photographie mais aussi sur les décors. Ces derniers sont à la fois réalistes tout en créant une ambiance vraiment particulière, sombre. La créature également n’est pas sans rappeler le personnage d’Abe Sapiens que Del Toro avait habilement adapté pour son film Hellboy.
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… hélas, pour un film trop académique
Bien qu’il s’agisse d’un film de Del Toro, La forme de l’eau est finalement très académique, beaucoup plus conventionnel que ses autres films. En effet, bien que la romance mise en scène soit transgressive grâce à ses personnages, elle est finalement trop plate, ça manque véritablement de piquant. C’est d’autant plus dérangeant que le film manque cruellement de rythme. Le film paraît donc par moment terriblement long. A ces longueurs s’ajoutent le côté très prévisible des événements. Il aurait donc fallu réduire certaines longueur voir même la durée du film pour éviter de le rendre un peu ennuyeux.
De plus, le monstre est trop peu exploité, et les talents de Doug Jones avec évidemment. Celui-ci est contraint de rester dans une baignoire pendant la moitié du film et ne bouge presque pas. Celui-ci aurait dû être beaucoup plus expressif, surtout pour se faire comprendre alors que tout devrait passer par les gestes et le regard. L’actrice incarnant Elisa est quant à elle très convaincante dans ce rôle et plutôt expressive.
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…qui avait tout de même des choses à dire
En dehors de cela, Del Toro avait bien sûr des messages à faire passer. Il fait à travers ce film, comme à travers plusieurs autres films, la critique de la guerre. Il y montre la bêtise humaine, sa violence et son avidité de pouvoir.
Et comme d’habitude, Del Toro créé une ode à la différence. Il parle de l’humanité à travers des monstres et se place du côté des opprimés en critiquant les injustices telles que le racisme, l’homophobie etc. Ainsi il met en scène une héroïne muette aidée d’un personnage homosexuel et d’un personnage noir. Guillermo Del Toro a sa propre vision du monde et des hommes que l’on ressent bien dans ses films.
De plus, La forme de l’eau n’est pas qu’un message politique, c’est également une ode au cinéma. Le film est un joli mélange de nombreuses références cinématographiques telles que les films de Jean-Pierre Jeunet, les films noirs, La créature du lagon noir etc. Le cinéma est également mis en avant dans le film par ses personnages cinéphile dans une société favorisant la télévision qui apporte des informations quotidienne notamment en temps de guerre.
Conclusion :
J’ai beaucoup attendu ce film mais j’ai été plutôt déçue. J’ai l’impression qu’on perd un peu Del Toro depuis Crimson Peak, et qu’il fait des films plus conventionnels et plus accessibles pour plaire à un public plus large. Bien que je peux comprendre la direction qu’il prend j’en suis assez déçue, il s’éloigne, je pense, du public fidèle et qui aime réellement son univers en se rapprochant d’un public qui n’y est pas forcément sensible.
Je vous laisse sur cette superbe B.O signée Alexandre Desplat:
comme toi, je suis fan de guillermo del toro et déçue par ce film, un sous labyrinthe de pan à la sauce hollywoodienne pour moi. je viens de publier un article dessus (je n’avais lu aucune critique avant la tienne)
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Merci pour ton commentaire !
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